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COVID-19 : le cardinal Lacroix déçu du gouvernement

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(Crédit photo : Facebook Gérald Cyprien Lacroix)

28 juil. 2020 11:37

COMMUNAUTÉ. L’archevêque de Québec, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, a fait part de sa grande déception face à l’attitude de la Santé publique et du gouvernement envers les communautés religieuses dans le cadre de la pandémie de COVID-19.

Dans une allocution prononcée le 26 juillet à l'occasion de la fête de Sainte-Anne, le cardinal Lacroix est revenu sur les actions posées par l’Église depuis le début de la pandémie. Il a, entre autres, déploré les difficultés rencontrées pour entrer en contact avec les autorités compétentes, qualifiant même le travail de «laborieux».

«Malheureusement, nous devons constater qu’il y a eu peu ou pas de reconnaissance de tous ces efforts. Les communautés de foi, quelles qu’elles soient, ne semblent pas retenir l’attention de nos élus ni des autorités de la Santé publique. Cela me laisse l’impression que les autorités gouvernementales ne nous prennent pas au sérieux et qu’ils veulent ignorer notre existence.»

Rappelons que dans les dernières semaines l’Église avait convié les leaders des autres communautés religieuses à un exercice de réflexion sur les façons de permettre la pratique du culte de façon sécuritaire. De même, elles avaient aussi laissé savoir au gouvernement et à la Santé publique qu’elles étaient prêtes à collaborer en transmettant les consignes émises par les autorités.

L’Église ne demande pas de traitement de faveur, a averti Gérald Cyprien Lacroix, mais le respect des droits des croyants qui sont des «citoyens à part entière» de la société. «Nous avons le droit d’être considérés avec respect et non ignorés ou relégués à l’item VARIA. À ce jour, nous devons encore négocier de semaine en semaine avec les autorités; celles-ci tentent de nous imposer des restrictions qui dépassent le raisonnable.»

Deux poids, deux mesures

Le cardinal Lacroix a également déploré le fait que la réouverture des lieux de cultes ait été reléguée dans les «phases ultérieures» du déconfinement au même titre que les bars et les croisières. «C’est nettement décevant.»

Du même souffle, il a fait part de son étonnement face à certaines décisions. «Que nous soyons empêchés de célébrer les funérailles chrétiennes dans nos grandes églises, alors que les entreprises funéraires ont pu rapidement offrir des rites funéraires dans leurs petits salons, a semé beaucoup d’incompréhension.»

L’archevêque de Québec s’est également questionné sur l’interprétation qu’a faite le gouvernement de la notion de «service essentiel» alors que la vente d’alcool et de cannabis a été permise pendant toute la durée du confinement.

«Les communautés de foi, que nous pouvons certainement considérer un service essentiel à la communauté, ont été pratiquement ignorées. Même les casinos ont obtenu avant nous le droit d’accueillir 250 personnes dans des lieux pourtant bien plus petits que nos églises.»

Il rappelle que les besoins spirituels sont aussi importants que les besoins physiques. Les communautés religieuses peuvent également offrir soutien, entraide et réconfort dans différents aspects de la vie quotidienne.

 

 

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