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La musique en famille

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Polyphonie célèbre 30 ans de musique en famille cette année. (Crédit photo: Mélanie Labrecque et Courtoisie)

17 juil. 2019 09:16

CULTURE. La musique a toujours fait partie de la vie de Vincent Létourneau et de Lysanne Lacroix. Si bien que le couple de Saint-Apollinaire a réussi à transmettre sa passion à ses enfants. Aujourd’hui, le feu sacré brûle encore aussi fort et ils fêtent les 30 ans de leur orchestre familial, Polyphonie.

Vincent et Lysanne faisaient déjà de la musique ensemble depuis plusieurs années quand leur fille aînée, Sunny, a demandé si elle pouvait jouer avec eux. C’est là qu’est né Polyphonie. Rapidement, le groupe s’est agrandi. «Les enfants ont embarqué les uns après les autres», a expliqué Lysanne. Polyphonie c’est maintenant Vincent, Lysanne, Sunny, Laetitia, Marie-Neige et Vincent-Gabriel. Vincent et Lysanne ont 11 petits-enfants. À l’occasion, certains se joignent à eux le temps d’un spectacle et trois générations se retrouvent en même temps sur scène.

Et leur répertoire est varié, ils couvrent 100 ans de musique dans un registre allant de la Bottine souriante à Metallica. Peu importe le public, ils savent s’adapter. Tout ça, ils le font sans ordinateur, uniquement avec de vrais instruments. «S’il y a une flûte dans la chanson, nous en avons une, s’il y a une trompette, il y a une trompette, s’il y a un accordéon, il y a un accordéon. Rien n’est enregistré, on joue tous plus qu’un instrument», a mentionné Sunny, qui a plus tard montré une flûte à bec cachée derrière sa batterie.

Vie remplie

En 30 ans, les souvenirs s’accumulent et les Létourneau prennent un plaisir fou à les raconter. Ils ont joué au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario, dans des endroits plus huppés, des cabarets, des hôtels et dans des bars de quartier. Ils ont fait des spectacles-bénéfices, joué pour les députés fédéraux, à Ottawa et pour des détenus du pénitencier de Donnacona, relate Vincent Létourneau. 

Quelques fois, le choix des chansons ne faisait pas l’unanimité, d’autres fois des demandes spéciales les ont amenés à sortir de leur zone de confort. Lysanne mentionne qu’elle a dû apprendre une chanson en grec. On lui avait traduit les paroles en alphabet phonétique. L’interprétation était si réussie, se souvient-elle, que certains pensaient qu’elle parlait le grec. «Ils ne me croyaient pas quand je leur disais que je ne parlais pas la langue.»

Même Jean-Marc Parent a retardé son entrée en scène pour écouter le sextuor qui faisait sa première partie lors d’un spectacle qu’il donnait au Festival de l’Oie des Neiges de Saint-Joachim.

«Lorsque nous avons dit que c’était notre dernière pièce et que Jean-Marc suivrait, les gens étaient tous debout. Il s’est levé et nous a dit continuez, c’est bon», a indiqué Lysanne. Finalement, le groupe a joué pendant deux heures et demie avant que l’humoriste ne monte sur les planches. «Il avait du fun», s'est souvenu Sunny.

Histoire de famille

Cette histoire d’amour avec la musique a débuté bien avant Polyphonie, note Vincent Létourneau. Plus jeune, il faisait déjà de la musique avec son père et ses frères et il a poursuivi l’aventure avec Lysanne. Le couple fait de la musique ensemble depuis 50 ans.

«On a élevé notre famille, nos cinq enfants et on a très bien vécu. Aujourd’hui, ce serait difficile parce qu’il n’y a plus de bars», a expliqué Lysanne. M. Létourneau estime que pendant cette période pas moins de 90% de leurs revenus provenaient des spectacles qu'ils donnaient. «L’été, il y avait les festivals. L’hiver, c’étaient les cabarets qui nous entretenaient. […] Il faut que tu te gardes un bon coussin quand tu as des enfants. Ce n’est jamais pareil d’une année à l’autre. Une année, tu gagnes un gros salaire et la suivante, les contrats ne rentrent pas.»

Tout ça, ils le font sans subvention, sans gérant. Ils ont tous un travail de jour et se réunissent les soirs et fins de semaine pour donner des spectacles. «On a fait un choix et on a toujours dit que la priorité c’est d’être ensemble. Beaucoup d’endroits auraient pu nous engager si nous avions décidé de revenir à deux ou trois membres. Aujourd’hui, ils n’ont plus les moyens de payer pour six musiciens, même si nous ne sommes pas cher et que nous offrons du clé en main», a affirmé Sunny.

Polyphonie célèbrera cet anniversaire au Camping du Sous-bois du campeur de Saint-Nicolas le 20 juillet à 20h.

 

 

 

 

 

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