C’est le «projet de société ambitieux» proposé par Québec solidaire qui a séduit Mme Gilbert. «Il [le projet de société] a les gens et l’environnement au cœur des priorités. Il a une vision de ce qu’on pourrait être. Je m’implique depuis 2018. Avant, j’avais de la difficulté à me mobiliser autour de la politique. Lorsque j’ai découvert Québec solidaire et ceux qui sont là par conviction, des gens de cœur, c’était naturel pour moi. C’était, en fait, la seule option.»
Professeure à l’Université Laval, Christine Gilbert consacre ses travaux de recherche aux finances publiques, à la dette du Québec et au Fonds des générations.
Elle estime que les différents procédés comptables utilisés par le gouvernement font «croire qu’on est vraiment endetté et qu’on doit couper partout dans les services sociaux. […] La raison pour laquelle je me présente, c’est pour donner une crédibilité économique au projet. On a les moyens de faire la transition écologique, d’avoir de meilleurs services, d’avoir accès aux soins de santé».
Depuis 2003, les électeurs de Lotbinière et de Lotbinière-Frontenac ont voté pour des partis de droite ou de centre droit. La candidate sait qu’elle a du travail à faire pour convaincre les électeurs de changer leur fusil d’épaule, mais est confiante de faire des gains. «Lorsque l’on voit où nous sommes rendus, on peut essayer une autre approche puisque celle qu’on a prise jusqu’à présent n’a pas fonctionné.»
Priorités
Christine Gilbert veut contribuer autant à l’amélioration des services à la population qu’à la diminution des inégalités sociales et à l’accélération de la transition énergétique.
Le Québec a les moyens de ses ambitions, poursuit-elle, et affirme que l’argent est disponible. «On l’a vu avec la COVID. Lorsqu’on a eu besoin d’argent, on s’est rendu compte qu’il était là. Ç’a toujours été une question de volonté politique, d’où tu mets tes priorités. C’est ce qu’on veut changer à Québec solidaire.»
De plus, elle est consciente aussi des besoins spécifiques à la région, notamment au niveau du logement abordable, des déserts alimentaires et du transport en commun.
Elle est également sensible à la qualité de vie des agriculteurs et des enjeux que vivent les propriétaires de petites et moyennes entreprises.
Inflation
Par ailleurs, la détentrice d’un BAA, d’un MBA et d’un doctorat en comptabilité s’inquiète de plus en plus des impacts de l’augmentation du coût de la vie. En mai, le taux d’inflation se situait à 7,7 %, rappelle-t-elle.
«Beaucoup de gens n’arrivent plus. On monte les taux d’intérêt pour régler le problème, mais on l’amplifie pour la classe moyenne. Pour l’ensemble de la population, l’argent disponible diminue très rapidement.»
Elle estime que le gouvernement a les leviers nécessaires pour donner un répit aux Québécois, notamment par Hydro-Québec. «On l’a créé pour être autonome, pour ne pas étouffer la population. On a une belle institution et au moment où l’on en a le plus besoin, on a des augmentations de tarifs. Pour nous, chez Québec solidaire, ce serait un gel puisqu’ils font déjà des profits.»
Elle rappelle que sa formation politique prône également l’accélération de la construction de logements abordables. Cela diminuera la pression sur la demande et fera descendre le coût des loyers. De plus, ajoute-t-elle, l’augmentation du salaire minimum à 18 $ de l’heure contribuerait à tirer vers le haut les salaires les plus bas et à injecter plus d’argent dans l’économie.