Agriculture
L’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA) salue les initiatives du budget Girard ainsi que les aides accordées, soit 29 M$ pour bonifier le plan d’agriculture durable 2020-2030 et 5,8 M$ pour accompagner les exploitants agricoles en zone littorale.
Toutefois, elles ne seront pas suffisantes et ne répondront pas aux besoins en matière d’agroenvironnement.
«Depuis plusieurs années, les agriculteurs du Québec réclament des investissements publics supplémentaires en agroenvironnement. Les sommes dévolues au Plan d’agriculture durable, annoncé en 2020, représentaient un pas dans la bonne direction. La bonification du programme de rétribution des pratiques agroenvironnementales sera aussi bien accueillie. Mais il faudra aller plus loin pour réussir le virage écologique souhaité par tous», a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Parmi les autres mesures retenues dans le discours sur le budget, il y a les 627 M$ sur cinq ans pour poursuivre l’essor du secteur bioalimentaire, le rehaussement de la capitalisation de Capital Financière agricole et la sécurisation des approvisionnements de propane. Cependant, l’UPA déplore que la majorité des sommes inscrites au budget aient déjà été annoncées. Concrètement, ce seront 59 M$ d’argent neuf qui sera injecté dans le secteur agricole.
Communautaire
Les investissements planifiés dans le communautaire ne sont que de la poudre aux yeux selon la Table régionale des organismes communautaires de Chaudière-Appalaches (TROCCA). D’après l’organisation, le budget n’ajoute que 37 M$ pour rehausser le financement à la mission globale des organismes en santé et services sociaux du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).
Cette somme s’inscrit, selon la TROCCA, à l’intérieur d’une enveloppe «également insuffisante» de 117,2 M$ prévue pour l’ensemble du mouvement de l’action communautaire autonome pour la prochaine année. «Pour les groupes communautaires travaillant en santé et des services sociaux, le budget proposé ne laisse entrevoir aucune perspective d’amélioration. Ce n’est pas avec un rehaussement aussi ridicule que la communauté de Chaudière-Appalaches va obtenir le niveau de soutien espéré de la part de groupes communautaires de la région», a soutenu la directrice de la TROCCA, Murielle Létourneau.
Municipalités
Au niveau municipal, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) salue plusieurs initiatives du gouvernement, notamment les investissements de 634 M$ pour s’attaquer à la crise du logement. Ces sommes permettront, entre autres, la construction de 1 000 unités de logement abordable.
Quant à la couverture cellulaire, les 50 M$ sur deux ans pour l’améliorer sont aussi bien accueillis. Il s’agit, pour la FQM, d’une étape essentielle pour catalyser le potentiel économique des régions.
La FQM retient également les investissements de 61,8 M$ sur quatre ans pour le programme RénoRégion, de 20 M$ en aide d’urgence pour les transporteurs interurbains pour l’année 2022-2023, le maintien de l’aide aux organismes de transport collectif, les 4 M$ pour embaucher des agents de protection et de mise en valeur du patrimoine ainsi que du financement pour le partage d’infrastructures sportives entre le milieu municipal et scolaire.
Économie
Le budget ne prévoit pas suffisamment d’aide pour régler la pénurie de main-d’œuvre, estime Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).
«Les mesures annoncées, conjuguées à celles de la mise à jour économique, n’atténuent pas la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier. Le nombre de postes vacants continue de progresser et a atteint un niveau record de 31 565 au quatrième trimestre de 2021 et les pertes économiques liées à la pénurie de main-d’œuvre se chiffrent à plus de 18 G$ au cours des deux dernières années. Cela démontre que les mesures en place ont peu d’impact sur les manufacturiers», a soulevé la présidente-directrice générale de MEQ, Véronique Proulx.
L’organisation croit également que les mesures confirmées auront peu d’impact sur l’industrie manufacturière, durement affectée par la pénurie de main-d’œuvre et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.
À la Fédération des chambres de commerce du Québec, on estime que le gouvernement aurait pu aller plus loin pour répondre aux besoins des entreprises, notamment sur les besoins de main-d’œuvre.
«Des mesures supplémentaires auraient été nécessaires à notre avis pour répondre à la rareté de main-d’œuvre, en allant encore plus loin dans les incitatifs à la formation continue, ainsi que pour la rétention des travailleurs expérimentés, afin que les résultats soient tangibles le plus rapidement possible sur le terrain », a renchéri le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Millard.