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Champion de culturisme

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L’entraîneur, Mathieu Baillargeon et Alexandre Fiset (Crédit photo : Mélanie Labrecque)

30 oct. 2019 08:48

PORTRAIT. Bien qu’il soit un nouveau dans les compétitions de culturisme, l’Agapitois Alexandre Fiset s’est déjà fait remarquer. Le Canadian National Pro Qualifier qui se déroulait le 19 octobre dernier, à Toronto était sa deuxième compétition en carrière et il est reparti champion de sa catégorie en bodybuilding classique et deuxième en bodybuilding mi-moyen.

Ces résultats s’ajoutent à ceux qu’il a eus en avril, lors la Fitlog Classic. Alexandre avait tout raflé en ramenant les trois médailles d’or des trois catégories dans lesquelles il concourait.

«C’est quelque chose que je ne pensais jamais être capable de faire. J’y avais déjà songé, mais la discipline, la nourriture, je ne croyais pas que je pourrais y arriver, mais finalement, j’ai réussi. […] J’ai eu la piqûre», s’est-il exclamé.

Il faut dire qu’Alexandre revient de loin. Sportif depuis toujours, un grave accident de moto, en 2012, a failli le clouer à un fauteuil roulant, mais il ne s’est pas laissé abattre et a commencé à s’entraîner en salle.

«J’ai passé près de ne plus être capable de faire du sport. J’ai eu des plaques, une reconstruction de la cheville. Je ne peux plus courir et sauter comme avant. […] J’ai été trois mois en fauteuil roulant. J’ai fait huit mois de réadaptation. Pendant que j’étais en fauteuil roulant, je ne lâchais pas et j’allais au gym quand même.»

L’année dernière, une nouvelle blessure a mis à mal sa détermination et c’est à ce moment qu’il a rencontré son entraîneur, Mathieu Baillargeon. Au fil des séances, il a réussi à développer le potentiel d’Alexandre et à le mener à ce niveau. «C’est le premier de mes athlètes qui gagne un aussi gros titre. […] C’est celui qui m’a le plus surpris par ses résultats. Il m’a fait confiance jusqu’au bout», a-t-il expliqué.

Travail

Derrière ce succès, on retrouve un travail colossal. L’athlète s’entraîne de cinq à six jours par semaine à raison de séances qui peuvent durer jusqu’à deux heures. «Quand j’ai le temps, je viens deux fois par jour.» L’alimentation joue également un rôle important dans le développement de la masse musculaire. Trois à quatre mois avant une compétition, il commence à surveiller ce qu’il mange. Les jours précédents, la discipline est encore plus stricte. Tout est calculé au gramme et au millilitre près afin d'atteindre le poids ciblé.

Le travail n’est pas que physique, mais il est aussi mental. «Cela prend de la constance, de la discipline, de bonnes habitudes de vie. Quand on fait du fitness, on ne peut pas y aller à 80%. Il faut que cette discipline soit ancrée dans le mode de vie. Il faut faire des sacrifices», a précisé, Mathieu Baillargeon. Ce dernier ajoute que la relation entraîneur-athlète est également très importante dans la réussite. «L’athlète participe au processus. S’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, c’est important de communiquer pour s’ajuster.»

À la maison, ce n’est pas toujours facile. La discipline qu’impose la préparation a certains impacts les humeurs et la vie familiale d’Alexandre. Cependant, il trouve tout le support nécessaire auprès de sa conjointe, Sandrine Lévesque. 

«La clé, c’est de ne pas le prendre personnel. C’est de lâcher prise et de se dire qu’il doit penser à lui. Je crois qu’il ferait la même chose pour moi. Je l’encourage à 100%, je voulais qu’il gagne. […] J’aime ça voir mon chum qui a une passion et qui fait quelque chose qu’il aime et tant mieux si je peux l’encourager là-dedans.»

Avenir

Alexandre Fiset ne s’arrêtera pas là. Il compte poursuivre dans son sport afin de mettre la mains sur ses cartes professionnelles. «C’est difficile à avoir», a-t-il avoué. «Alex sort de nulle part et il gagne tout. Ça vaut la peine de continuer, c’est motivant», a ajouté sa conjointe.

Si tout va bien, sa prochaine compétition aura lieu dans un an. Pour l’instant, il doit se consacrer à sa récupération physique et mentale.

Pendant cette période, il ne sera pas inactif, au contraire, il poursuivra son travail en salle pour, entre autres, prendre du poids. «C’est de lui donner de petits objectifs mensuels à atteindre, de s’entraîner par phases et de travailler sur des points plus faibles», a expliqué Mathieu Baillargeon.

 

 

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