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Unités d'habitation

Une hausse anticipée qui ne sera pas «suffisante»

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Malgré une augmentation des mises en chantier anticipées, l'APCHQ soutient qu'il faudrait plutôt arriver à tripler les mises en chantier jusqu'en 2030 afin de ramener l'abordabilité sur les marchés. Photo : Archives - Gilles Boutin

23 janv. 2024 08:35

L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a dévoilé, le 18 janvier, ses prévisions 2024-2025 du secteur de la construction et de la rénovation résidentielles au Québec.

«Après avoir connu, en 2023, la deuxième baisse la plus prononcée des mises en chantier depuis que la SCHL recense ces données, la faible reprise anticipée de la construction résidentielle en 2024-2025 sera nettement insuffisante pour répondre à la hausse de la demande», a d'emblée résumé Paul Cardinal, directeur du service économique à l'APCHQ.

En ce qui a trait aux mises en chantier, l'APCHQ anticipe de légères hausses de la construction résidentielle au cours des deux prochaines années au Québec, à hauteur de 13 % en 2024 et de 14 % en 2025, ce qui se traduira par 44 000 et 50 000 mises en chantier. Cette augmentation sera possible «essentiellement» par la normalisation graduelle des taux d'intérêt, selon l'association.   

Plus localement, cette année, contrairement à l'ensemble de la province, les régions métropolitaines de Québec (-7 %), de Gatineau (-5 %) et de Saguenay (-18 %) devraient connaître des replis de leurs mises en chantier. À l'autre bout du spectre, la région de Trois-Rivières est celle qui risque d'enregistrer la plus forte croissance de la construction résidentielle en 2024.

L'APCHQ estime que la majeure partie du développement immobilier sera consacrée à la construction de logements locatifs. Ceux-ci représenteront environ sept nouvelles habitations sur dix dans les centres urbains de la province. «Bien que l'on anticipe de légères augmentations de la construction de maisons individuelles et de logements en copropriété, les volumes seront néanmoins anémiques en regard des moyennes des deux dernières décennies», a-t-elle illustré.

«La construction de logements en 2024-2025 sera nettement insuffisante pour combler même en partie le déficit d'habitations que nous connaissons actuellement. En effet, au cours des deux prochaines années, la demande demeurera forte, en particulier dans le segment locatif, d'une part à cause d'une arrivée record de résidents non permanents et, d'autre part, parce que l'accession à la propriété ralentit en raison de l'inabordabilité des propriétés. Les coûts de construction élevés, auxquels s'ajoutent de nombreuses charges publiques (dont la TVQ, les frais liés aux règlements d'inclusion, les redevances de développement, etc.) et les conditions de financement difficiles plombent l'offre de nouveaux logements locatifs. Dans ce contexte, construire des logements locatifs abordables est très problématique», a renchéri l'APCHQ.

Tous types d'habitations confondus, le regroupement argue qu'il faudrait plutôt arriver à tripler les mises en chantier jusqu'en 2030 afin de ramener l'abordabilité sur les marchés (locatif et revente).

Pour les dépenses en rénovation, après une année 2022 record, qui a résulté en 20,8 G$ de dépenses en rénovation, une diminution de 23 % en 2023 (les résultats ne sont pas encore connus) devrait être enregistrée, selon l'APCHQ.

Cependant, en 2024 et 2025, les dépenses en rénovation devraient reprendre le chemin de la croissance croit l'association, stimulées par des taux hypothécaires graduellement plus bas et certains programmes gouvernementaux d'aide à la rénovation. L'APCHQ anticipe qu'elles atteindront 17,5 G$ (+ 9 %) cette année et 20 G$ (+ 14 %) l'an prochain.


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