Le 16 février dernier, AAC a annoncé que le revenu du secteur agricole canadien atteindrait de nouveaux sommets en 2023 et 2024. Toutefois, la réalité varie d’une province à l’autre, souligne l’UPA. AAC prévoit, pour le Québec, que le revenu net agricole québécois passera de 959 M$ en 2022 à 487,1 M$ en 2023 (-49,2 %) et à 66 M$ en 2024 (-86,5 %). Cette situation ne s’était pas vue depuis 86 ans, déplore l'organisation.
«AAC confirme ce que les producteurs nous disent depuis deux ans, soit qu’ils vivent très difficilement le contexte économique actuel, plus particulièrement en ce qui concerne l’inflation, l’augmentation fulgurante des taux d’intérêt et l’endettement. Aujourd’hui, leurs préoccupations vont au-delà de la rentabilité, de la compétitivité et de la pérennité. Pour des milliers d’entreprises, c’est carrément de survie dont il est question. Le visage de nos campagnes pourrait être méconnaissable à très brève échéance si rien n’est fait», a soutenu le président général de l’UPA, Martin Caron.
Pour l’UPA, Québec et Ottawa ne peuvent plus reporter leurs interventions. Les programmes actuels ne permettent plus de gérer les risques climatiques (aléas météorologiques imprévisibles), phytosanitaires (maladies des cultures ou animales), économiques (inflation) et commerciaux (instabilité des marchés) auxquels sont confrontées les entreprises agricoles.
De plus, l’organisation estime qu’il est nécessaire de rehausser de façon significative les budgets, le soutien, l’accompagnement, les mesures et les programmes destinés aux entreprises de la relève ou en démarrage.
Enfin, l’UPA ajoute que de maintenir à moins de 1 % du budget de l’État les ressources dévolues au secteur agricole (tant au fédéral qu’au provincial), indépendamment des annonces, des programmes et des mesures récentes pour faire croître l’autonomie alimentaire, n’est plus une avenue «viable et soutenable».