COMMUNAUTÉ. Un diagnostic de cancer signifie de d'importants bouleversements dans le quotidien des malades. Les déplacements vers les hôpitaux sont fréquents et représentent, chaque fois, une source de stress pour eux. En offrant un transport gratuit vers l’Hôtel-Dieu de Lévis et l’Hôtel-Dieu de Québec, Accès + Lotbinière vient faire une grande différence dans la vie de ces personnes.
Lorsque Christiane Bolduc a reçu son diagnostic de cancer ce printemps, tout s’est enchaîné rapidement pour elle : test, hospitalisation, etc., ce qui l’a mené à sa première chimiothérapie en juillet, à Lévis. À ce moment, elle ne connaissait pas encore Accès + Lotbinière et se rendait à l’hôpital par ses propres moyens.
«C’est la travailleuse sociale du CLSC qui m’en a parlé. J’ai eu droit au service pour mes traitements de radiothérapie à l’Hôtel-Dieu de Québec.» Elle en a eu 33. Chaque fois, un bénévole passait la prendre chez elle, la déposait devant la porte de l’hôpital, attendait qu’elle ait terminé et la ramenait à la maison.
«Je trouve ça bien, parce que ce n'est pas agréable d'aller à l’Hôtel-Dieu de Québec. […] Ça aide à rester positif et à se concentrer sur la guérison.» Pendant ce temps, la mère monoparentale n’a pas eu à se préoccuper de la circulation, d’éventuels retards ou du coût de son stationnement. Ainsi, elle a pu passer plus de temps de qualité avec son enfant.
Les chauffeurs, eux, sont conscients de l’immense impact qu’ils ont dans la vie de ces personnes. «Pour moi, c’est valorisant de rendre ce service. Cela évite qu’elles aient des soucis autres que ceux de leur maladie», a expliqué Denys Langlois, bénévole depuis sept ans chez Accès +.
Entre le départ et le retour, ces derniers restent près de l’hôpital et patientent le temps nécessaire, que ce soit une heure ou six heures. «Quand on s’embarque là-dedans, on sait à quoi s’attendre. On le fait pour eux.»
Humanité
Pendant le trajet, certains se confient à lui, d’autres non. Quelques fois, ils sont silencieux. À d’autres moments, ils peuvent parler de tout et de rien, a spécifié Denys Langlois.
«J’avais des traitements toutes les semaines. Certains jours, j'allais moins bien et ils [les chauffeurs] le respectaient aussi», a confirmé Mme Bolduc. Pendant toute la durée de leur traitement, les malades ont l’occasion d’entrer en contact avec tous les chauffeurs. Il arrive même, quelques fois, que des liens se tissent. «Quand je vois un avis de décès dans le journal, j’ai un petit pincement au cœur», a noté Denys Langlois.
Redonner
Lorsqu’il a pris sa retraite, M. Langlois cherchait une façon de redonner à la communauté. Le bénévolat s’imposait de lui-même. Quand on lui a proposé de devenir chauffeur pour Accès + Lotbinière, il a accepté. Il sait que ce qu’il fait, même si c’est peu, représente beaucoup pour les gens qu’il accompagne. «Ils sont contents d’avoir ce service, c’est très apprécié.»
Accès + Lotbinière compte 25 chauffeurs qui font chacun environ un transport par semaine, peut-être plus pendant les périodes plus achalandées.
L’année dernière, les bénévoles d’Accès + Lotbinière ont réalisé 802 transports vers les centres hospitaliers. Cela représente 1 342 heures et plus de 31 400 km.